A l’occasion du forum Paris Europlace il y a quelques jours à New York, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, s’est plié à un exercice qu’il maîtrise bien: rassurer les investisseurs sur la sortie de crise dans la zone euro.
Vu hors d’Europe, la décision de taxer les épargnants à Chypre a été considérée, surtout par les Américains, comme un grave précédent qui, dans certains cas, pourrait même inciter Chypre à sortir de la zone euro. Les cafouillages au plus haut sommet de l’Eurogroupe n’ont certainement rien arrangé, le chef de ce groupe de travail réunissant les ministres des Finances de la zone euro ayant ainsi déclaré, avant de se rétracter, que la gestion de la crise à Chypre pourrait servir de modèle pour les futures crises bancaires.
Sans surprise, Christian Noyer s’est efforcé de désamorcer cette mini-bombe qui avait un temps affolé les opérateurs. Il a rappelé que la situation chypriote est à maints égards unique, avec un système bancaire qui représente environ 8 fois le PIB national et un fort aléa moral dont profitait les déposants les plus importants, sous-entendus souvent venus de Russie, pour avoir des rendements anormalement élevés.
La gestion de crise, de la part des politiques, ne fut pas dénuée de retards et de couacs. Pour autant, la crise chypriote a eu un impact limité sur l’évolution des marchés financiers: les obligations des pays périphériques ont même continué leur baisse sur cette période.