Les nuages s’amoncellent sur le Vieux-Continent entraînant une très forte volatilité sur la paire majeure EURUSD qui a atteint, à 11H20, heure de Paris, un plus bas de séance à 1.3670 sur le marché des changes, du fait de la chute très importante des indices européens après une hausse éphémère à l’ouverture.
Scénario EURUSD du jour:
L’annonce hier de la démission du chef de gouvernement italien, Silvio Berlusconi, n’a offert aux marchés financiers qu’un répit avant une nouvelle rechute. L’évolution matinale de la Bourse de Milan témoigne parfaitement du retour de l’aversion au risque, soulignant que Silvio Berlusconi n’étant en rien la cause de la déchéance italienne mais plutôt un symptôme.
Alors qu’hier le cross EURUSD est resté relativement placide dans les échanges européens, le cross a beaucoup évolué ce matin, dans une bande de fluctuation qui est comprise, au moment où nous écrivons, entre 1.3660 et 1.3859. Le trend haussier matinal n’a pas tenu, d’un point de vue technique, et maintenant une baisse jusqu’à 1.3600 n’est pas à exclure. D’un point de vue hebdomadaire, notre vision est plus pessimiste encore puisque c’est un plus bas à 1.3294 qui pourrait être atteint.
Du point de vue du calendrier économique, peu d’informations aujourd’hui. A noter toutefois la publication par la Banque de France tôt ce matin de sa prévision de croissance pour le quatrième trimestre qui est de zéro. Aucune surprise à ce niveau puisque de nombreux économistes s’attendaient à une telle baisse qui remet clairement en cause les mesures d’austérité prises par le gouvernement. Comme l’a souligné l’institut d’émission, le climat des affaires s’est dégradé légèrement en octobre dans l’industrie (-1 point à 96) comme dans les services (-1 point à 95). Dans l’industrie, les usines n’ont pas connu de hausse de l’utilisation de leur capacité de production. De plus, les carnets de commandes se sont quelque peu vidés. Dans les services, «les perspectives sont orientées vers une stabilité de l’activité à court terme», analyse la Banque de France. Rappelons que les économistes tablent sur un retour probable en récession de la France l’année prochaine.
A surveiller cet après-midi, le discours de Ben Bernanke qui ne devrait réserver aucune surprise: faible croissance et chômage toujours aussi haut au rendez-vous.
Point sur les fondamentaux EURUSD
Tandis que les écrans radars se dirigent sur l’Italie, où les taux ont, pour la troisième journée consécutive, atteint de plus hauts niveaux, à 6.86%, la Grèce peine visiblement à former un gouvernement de transition, en attendant des élections législatives en février prochain.
Comme souvent, et nous l’avons rappelé dans ces colonnes, le temps politique ne suit pas le temps économique et financier, d’où un grand décalage entre les mesures annoncées et éventuellement prises, et la réaction des marchés.
Le vote au Parlement italien cet après-midi devrait être l’occasion pour Silvio Berlusconi de partir sur une note positive. Du fait de sa démission annoncée, aucune crise parlementaire ne devrait survenir, ce qui aurait eu pour conséquence un affolement encore plus important des cambistes.
Mise à jour:
Comme prévu par nos équipes ce matin, l’EURUSD est passé sous 1.3600 pour atteindre à 14h35, heure de Paris, un plus bas à 1.3581, avant de remonter au-dessus de 1.3600. La paire est poussée à la baisse du fait d’inquiétudes grandissantes concernant l’Italie avec, en toile de fond, des taux d’intérêt sur la dette italienne qui atteignent désormais 7.25%.
Sur Twitter, Nouriel Roubini a souligné que le seul moyen de sauver l’Italie est d’entamer une restructuration rapide de sa dette.