Les éléments Forex clés
• Un retour temporaire vers les devises les plus solides
• Mouvements en Asie
• Spectre d’une recapitalisation bancaire européenne
Sur un marché des changes aux volumes très estivaux, la tendance était hier à un retour aux valeurs sûres.
La paire EURUSD subissait la nouvelle dégradation de la note de la dette grecque par l’agence de notation Standard and Poor’s. Cette dernière abaissait hier sa perspective de “stable” à “négative” en raison des retards dans l’application du plan d’économies exigé par les créanciers internationaux du pays. L’euro tombait à 1.2333 dollar avant de remonter dans l’après midi pour se stabiliser aux alentours de 1.2380. La tendance devrait s’inverser aujourd’hui, portant le billet vert sous le support des 1.2350.
Le yen continuait de s’apprécier hier face au dollar, la paire USDJPY atteignant même 78.233 soit un plus bas d’un mois. La paire grimpait dans l’après midi jusqu’à atteindre 78.52 sous l’effet de prises de bénéfices. La monnaie japonaise devrait continuer à s’apprécier dans la journée après le communiqué ce matin de la réunion du comité de politique monétaire de la Banque du Japon au cours de laquelle a été prise la décision de laisser inchangé son principal taux directeur (entre 0.0% et 0.1%). Cette appréciation devrait toutefois s’essouffler dans les prochaines semaines, le gouvernement nippon presse régulièrement la BoJ d’assouplir davantage sa politique monétaire afin d’affaiblir la valeur du yen pour relancer la troisième économie mondiale.
Toujours en Asie, l’inflation augmentait en Chine de 1.8% en juillet, soit légèrement plus que ce qu’attendait le consensus (1.7%). L’inflation des prix à la consommation en Chine est ainsi tombée à son plus bas niveau depuis 30 mois, ce qui donne à la banque centrale chinoise les munitions nécessaires pour orienter l’économie vers l’objectif officiel de croissance de 7.5% pour 2012. Après les baisses de taux d’intérêt en juin et juillet, la banque centrale chinoise devrait à nouveau assouplir le coût du crédit au troisième trimestre.
Ces annonces en Asie ont permis aux dollars australien et néozélandais à s’apprécier face aux autres devises.
En Europe, le ministère de l’Economie espagnol reconnaissait hier que des négociations pour l’injection de 30 milliards d’euros (sur les 100 approuvés par l’Europe) étaient en cours. Cette somme devrait permettre à la Bankia, quatirème banque du pays mais aussi l’une des plus touchées par la crise, de se renflouer rapidement. Il semble donc désormais évidemment que le spectre d’une vaste recapitalisation bancaire européenne n’est plus un fantasme. On parle déjà, dans certains milieux financiers, de la nécessité de recapitaliser les banques slovènes, mais aussi les banques italiennes durement touchées par la crise et qui ont récemment été sanctionnées par les agences de notation. Si ce plan venait à se concrétiser, il est fort probable que les marchés applaudiraient jusqu’à ce qu’ils réalisent le coût exorbitant d’un tel programme.