Alors que l’Europe est un peu comateuse après la décision inévitable de Moody’s d’abaisser d’un ou de deux crans la note de la dette de cinq régions autonomes espagnoles, l’Asie rythme depuis ce matin en fonction des dernières rumeurs concernant une éventuelle intervention de la Banque du Japon (BoJ).
La publication d’une balance commerciale en très forte berne lundi a évidemment ravivé les spéculations des cambistes. La chute en septembre de 10.3% des exportations sur un an souligne certainement, à maints égards, pour les autorités nippones, la nécessité de prendre de nouvelles mesures encore plus décisives alors que la banque centrale nippone n’a pas été avare depuis 2007 en nouvelles mesures de stimulus. Pour mémoire, le 19 septembre dernier, la BoJ a ainsi étendu encore une fois son programme de rachats d’environ 125 milliards de dollars.
Les spéculations autour d’une intervention ont évidemment stimulé l’appétit au risque en Asie alors que le sentiment est justement plutôt déclinant en Europe où la crise souveraine et les résultats d’entreprises au troisième trimestres pèsent sur la tendance.
Les principales bénéficiaires de cet engouement soudain sont, en Asie, le peso des Philippines et le won sud-coréen avec des hausses respectives de 0.2% à 41.31 dollars et de 0.1% à 1102.97 dollars. La monnaie sud-coréenne n’a pas impacté négativement les chiffres de la croissance au troisième trimestre, l’économie ayant progressé de seulement 1.7%, un niveau qui n’avait plus été vu depuis trois ans. La roupie indienne n’a en revanche pas profité jusqu’à présent de ce mouvement sur le marché des changes, chutant dans la foulée des marchés actions qui ont fini pour la troisième fois consécutive en baisse et alors que des spéculations ont vu le jour concernant des rachats de dollars alors que le marché boursier indien sera fermé demain. Sans surprise, le yen a perdu du terrain face au dollar, passant au-dessus du niveau de 80, une première depuis trois mois.