Le real brésilien a eu sa pire semaine depuis le début de l’année sur le marché des changes, avec une perte qui se chiffre depuis lundi déjà à 5.76% face au dollar américain selon les données de Yahoo Finance, avec une tendance baissière qui continue de s’accélérer. La paire USD/BRL (dollar américain/real brésilien) est ainsi passée d’environ 2.14 à 2.26 en l’espace de quelques jours.
La FED dit au revoir à sa stratégie expansionniste
Le marché attendait des éclaircissements de la part de la banque centrale américaine (FED) ce mercredi. Elle est allée largement au-delà de ses espérances en confirmant que le programme d’assouplissement quantitatif devrait ralentir d’ici la fin de l’année et s’arrêter au plus tard au deuxième semestre 2014 si les chiffres économiques continuent de s’avérer positifs.
Cette annonce n’aurait pas dû faire autant réagir les marchés financiers puisque des rumeurs dans ce sens circulent depuis plusieurs mois. Surtout, dans un souci de transparence afin de canaliser les anticipations des agents, la FED a mis en oeuvre depuis le début de la crise une stratégie de forward guidance qui consiste à expliquer au mieux l’évolution future des taux et de la politique monétaire afin de permettre un ajustement en douceur au niveau des prix des marchés.
Manifestement, cette stratégie n’est pas couronnée de succès puisque les bourses se sont effondrées depuis mercredi, et les devises à risque également, notamment le real brésilien.
La devise, qui est utilisée principalement dans des stratégies de long terme sur le forex, a été pénalisée par la dégradation du contexte financier mondial et la crainte d’une fermeture prochaine des vannes de la FED.
Les pays émergents ne peuvent pas seuls assurer la croissance mondiale
Par ailleurs, l’annonce de la FED est intervenue alors que les marchés émergents font face à un ralentissement évident de la croissance. En Europe et aux Etats-Unis, on a beaucoup cru que les pays émergents, notamment la Chine, pourraient servir de relais de croissance mondiale mais c’était faire peser sur ces pays, qui font face à de nombreux défis internes, des responsabilités trop lourdes.