Hier, les propos de l’américain Charles Dallara, qui dirige l’Institut de la Finance Internationale, ont été peu commentées par les médias alors qu’ils pourraient avoir un impact conséquent. En visite à Athènes, il a lancé un pavé dans la mare en estimant qu’il était “temps de reconnaître que l’austérité seule condamne non seulement la Grèce, mais l’intégralité de l’Europe à la probabilité d’une ère douloureuse“. Il a alors appelé le FMI et Bruxelles à trouver des solutions “créatives” et “non conformistes” afin de desserrer l’étau sur le pays.
Le marché des changes n’a pas fait grand cas de ce point de vue qui confirme encore une fois que la voie choisie en Grèce et dans de nombreux pays européens n’est certainement pas la meilleure pour surmonter la crise. Les nombreuses manifestations contre l’austérité qui ont eu lieu dans les grandes capitales européennes hier font d’ailleurs écho à ces propos.
A vrai dire, la hausse constatée lors de la séance de mercredi pour l’euro semble se confirmer aujourd’hui. La paire affiche même une progression de 0.19% face au dollar en milieu de matinée à l’approche de 1.2760. Le rebond technique de l’euro est donc encore d’actualité malgré les mauvaises nouvelles qui s’accumulent sur le plan macroéconomique et au sujet d’Athènes.
En effet, c’est encore le court terme qui l’emporte au sujet de la Grèce puisque selon des sources européennes anonymes, l’Eurogroupe aurait décidé lundi de simplement trouver une solution au financement du pays jusqu’en 2014 et non plus jusqu’en 2020 alors que les besoins d’Athènes courent au moins jusqu’à cette date. La question de l’endettement grec risque donc de perturber les marchés financiers pendant de très longues années encore.