Un rapport gouvernemental au Venezuela, que les médias d’Amérique Latine ont abondamment commenté, a confirmé que la mise en place du Socialisme du XXIème siècle sous Chavez a conduit le pays vers un “Armageddon” économique.
Il n’est nullement question de remise en cause du modèle établi, ni de droit d’inventaire alors que le leader charismatique a disparu de la scène politique. En fait, de manière assez surprenante, pour remédier aux travers économiques du chavisme, le rapport, qui a été remis il y a peu au nouveau président Nicolas Maduro, prône tout simplement d’amplifier la révolution.
Affaibli, le nouveau président, dont l’élection est contestée par l’opposition, fait face à une situation économique et sociale au bord de l’implosion. Pendant la campagne électorale, Nicolas Maduro s’est évertué à accuser l’opposition, les spéculateurs et le secteur privé de tous les maux économiques du pays. Cependant, y compris dans son cercle le plus proche, on reconnaît que les causes réelles du désastre économique, ou pour reprendre les termes du rapport de la “bombe atomique économique”, sont à chercher dans les errements des équipes économiques qui se sont succédées depuis 1999 à Caracas.
Bien que les classes sociales au bas de l’échelle soutiennent encore le chavisme, le rapport souligne que de plus en plus, un certain scepticisme s’empare de la population au fur à mesure que l’incurie économique devient perceptible dans la vie quotidienne.
L’inflation est ainsi en phase d’accélération et, selon les projections les plus optimistes du rapport, la hausse des prix pourrait atteindre 33%, voire même plus étant donné que les effets de la dévaluation du bolívar en février dernier n’ont pas été encore totalement répercutés sur l’économie réelle. De l’autre côté, le taux de pénurie calculé par la banque centrale tourne autour de 20% mais atteint parfois jusqu’à 50% pour des denrées à la base de l’alimentation vénézuélienne comme l’huile, le sucre et la farine de maïs précuit.